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C'est P.-L. Rousset qui m'a mis sur la voie de la compréhension. La dénomination 'cha' est courante. Elle dérive du latin "calmis" qui désigne un espace herbeux d'altitude, plutôt pentu. On rencontre des 'Cha' et des 'Lachat' en de nombreuse communes de montagne. Quant aux syllabes suivantes, on les retrouve dans le nom de quelques lieux. Qu'il me suffise d'indiquer ici le hameau de 'Monnaz'à Marignier, 'La Monne' à Désingy, 'Moniaz' à Saint-Cergues, 'Monet' ou 'Monnet' à La Muraz, 'Les Dents de Mony'près de Bernex ; et même des patronymes comme 'Monet' ou 'Monnet'. Ces noms désignent des lieux perchés. Tout semble indiquer que le mot, d'origine celtique, désignait 'une hauteur'.

Et que penser de l'origine du nom de 'Pormenaz' dont on voit le sommet, 'La Pointe Noire' sur l'image ? Dérive-t-il de la présence d'anciennes mines comme semblent le penser de nombreux toponymistes qui voient en 'menaz' un terme dérivé du patois. Ils paraissent oublier que le hameau de 'Pormenet', à Domancy, n'en possède pas ! Et comment interpréter la première syllabe du nom ? 'Por' pourrait correspondre à une métathèse de 'pro', mot issu de 'pré'. Pormenaz indiquerait ainsi, comme Chamonix, des prés, des alpages situés en hauteur.

Ci-contre l'image d'un sommet pointu du Val Ferret Suisse, l'Aiguille de L'Amône. Les explication sur l'origine de ce nom sont assez confuses, surtout que l'accent circonflexe fait penser au mot 'aumône'. Dans NPPS N° 17, j'indiquais que les noms de sommet dérivaient souvent d'un lieu situé en contrebas. C'est ainsi que dans le vallon, on trouve 'l'alpage de l'Amône, qui est proche de celui de 'L'A Neuve'. "A" correspond au terme évolutif ultime de 'alpe', l'alpage. Je fais donc l'hypothèse que 'Amône' correspond à une mauvaise transcription d'un lieu appelé 'L'A Mone', c'est-à-dire 'l'alpage situé en hauteur'.

 

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